- Nicolas Bourdon
- Avril 2021
- Français: des gestes forts
Pour le cégep français

À l’hiver 2019, j’étais au chômage. J’étais pourtant professeur au collège de Bois-de-Boulogne depuis plus de onze ans et, depuis mon entrée au cégep, pas moins d’une douzaine de collègues avaient pourtant pris leur retraite. Cette triste situation s’explique par la baisse des effectifs des cégeps francophones sur l’île de Montréal qui a pour nous atteint son niveau le plus bas en 2019, mais qui sévissait depuis déjà quelques années : les demandes d’admission à Bois-de-Boulogne ont en effet chuté de 13,1 % entre 2013 et 2017. D’autres collègues enseignant dans des institutions françaises de l’île de Montréal ont connu des situations encore plus dramatiques que moi : certains ont vu leur programme fermé ou suspendu, comme ce fut le cas pour mes collègues du département d’arts et lettres, et ont dû s’exiler dans d’autres cégeps, voire même trouver un autre emploi.