- Serge Cantin
- Numéros publiés en 2007
- Septembre 2007
L'acte manqué d'une formation de compromis
Professeur de philosophie et chercheur au CIÉQ-UQTR
Lors de son allocution au conseil national du Parti québécois, le 18 octobre 2003, le politologue Jean‑Herman Guay, partant du constat qu’à la dernière élection (celle d’avril 2003) le PQ avait réalisé son pire résultat depuis trente ans, refusait d’imputer cette « dégringolade » à quelque cause conjoncturelle. « Se cacher derrière la conjoncture pour éviter un examen de conscience, c’est, disait-il, faire preuve de myopie » ; la myopie consistant ici à refuser de voir qu’en dépit des sondages l’appui à la souveraineté diminuait comme peau de chagrin, et ce du fait même de la trop grande réussite du Parti québécois. Car en travaillant à éliminer l’infériorité économique et l’insécurité linguistique des Québécois, le PQ avait en même temps contribué à faire disparaître, selon lui, « les raisins de la colère » dont s’était nourri le projet souverainiste.