Numéros publiés en 2009

Le Rwanda passe à l'anglais

Il a été bien mûri, ce pied de nez, et, surtout, appuyé par des gens bien placés : décréter à la toute veille du Sommet de la Francophonie de Québec d’octobre 2008 que le pays adoptait l’anglais pour l’éducation, depuis la pré-maternelle jusqu’à l’université, et pour l’administration publique. Et vlan ! D’un trait de plume, d’une déclaration de président, le Rwanda tourne le dos à une langue qui lui a servi depuis près de 100 ans. Tous les messages nécessaires étaient présents dans les quelques paroles prononcées par le président Kagame du Rwanda : a) le français ne convient pas aux affaires, aux sciences et aux mathématiques, b) seuls trois pays d’Europe le parlent et c) les pays voisins du Rwanda, hormis la République démocratique du Congo, ont l’anglais comme langue officielle. Pour Kagame, ni le Québec où se tenait le Sommet de la Francophonie, ni même les autres pays de l’Afrique francophone – pas moins de 18 pays – n’ont d’importance.

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Carnets de campagne II

La paix, la solidarité, la coopération ne sont possibles qu’entre des peuples et des pays sachant qui ils sont.

Václav Havel

Dans ces carnets de (à la, en) campagne, je prends mes aises, mes distances, avec l’actualité brûlante ou glaçante. Je ne réagis pas au jour le jour, mais à la petite semaine, en pleine liberté de choix. Je m’intéresse aux clichés, aux idéologies, à travers les médias, la langue, le non-dit du discours, les acteurs (avec ou sans texte) des événements en cours. Je résiste.

La vraie campagne (ou ce qu’il en reste)

Le Québec contemporain, urbanisé, confond la campagne (champs cultivés, petites routes, clochers…) avec la forêt, la montagne, les bords de mer. Au-delà de la triple couronne de Montréal, entre les autoroutes, les panneaux, les poteaux, les pylones, on perçoit encore çà et là quelques belles granges, des vaches en noir et blanc ou en couleurs, des ruisseaux non harnachés, des arbres centenaires. Tiraillée entre la grosse industrie agricole et les minuscules productions biologiques, écologiques, la nouvelle campagne cherche sa vocation, son paysage. Il a fallu des siècles pour construire Neuville, Cap-Santé, Saint-Antoine-de-Tilly ou Lotbinière. Combien faudra-t-il d’années à Rabaska pour défigurer et contaminer l’île d’Orléans ?

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Les mots qui nous gouvernent. Le discours des premiers ministres québécois : 1960-2005

Dominique Labbé et Denis Monière
Les mots qui nous gouvernent. Le discours des premiers ministres québécois : 1960-2005, Monière-Wollank Éditeurs, 2008, 249 pages

« Le style, c’est l’homme », disait Flaubert. Dans son Dictionnaire critique de la globalisation, Jacques B. Gélinas parle des « mots du pouvoir et du pouvoir des mots ». L’ouvrage des politologues Dominique Labbé et Denis Monière présente une analyse scientifique du choix des « mots du pouvoir » dans le discours des premiers ministres québécois depuis la Révolution tranquille. De cette analyse rigoureuse ressortent des indications précises sur le style et sur le choix des stratégies de communication de chacun des locuteurs, et sur l’évolution des thématiques qui scandent l’histoire du Québec.

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Le Québec et le Groenland

Avocat, l'auteur a été co-président de la Commission d’étude sur l’autonomie gouvernementale du Nunavik (1999-2001)

Le 25 novembre 2008, le Groenland a tenu un référendum qui était la dernière étape vers l’indépendance. Plus de 75 % des électeurs ont voté en faveur d’une autonomie accrue et d’un partage des revenus des ressources naturelles avec la puissance coloniale, le Danemark. Il est à prévoir qu’un nouvel État souverain apparaîtra d’ici quelques années dans le voisinage du Québec. Dans un reportage récent sur le Groenland, une personnalité politique de l’île a résumé la situation en déclarant en français à un journaliste du quotidien Le Monde : « Vive le Québec libre ! »

Ces événements risquent d’avoir d’ici quelques années des conséquences sérieuses sur le Québec, y compris sur son territoire.

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Option Louisiane

« Notre État français, nous l’aurons !»
Lionel Groulx
«Faire du Québec un État aussi français que l’Ontario est anglais»
Camille Laurin

«On pourra faire de l'enseignement en anglais sur les mathématiques, l'histoire ou la géographie», dixit madame Pauline Marois (Le Devoir, 17 novembre 2008). Alors que la situation est critique pour l’avenir du français à Montréal, comme le montrent de plus en plus de démographes et d’études, le Parti québécois n’a rien de mieux à proposer que de faire de tous les Québécois de «parfaits bilingues». Projet aux forts accents trudeauistes, certes. Mais en pratique, de deux choses l’une : soit il est farfelu, parce que son application est irréaliste, soit il est radicalement assimilateur, advenant qu’il s’applique avec efficacité.

Comment en est-on arrivé là ? Comment un parti qui est né en défendant Option Québec en arrive-t-il à nous proposer une sorte d’Option Louisiane, c’est-à-dire la voie de la bilinguisation intégrale des habitants de «la province» et donc l’assimilation à terme?

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Collections numériques (1917-2013)

action couv 1933Bibliothèque et Archives nationales du Québec a numérisé tous les numéros de L'Action française et de L'Action nationale depuis 1917.

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