- Frédéric Lacroix
- Septembre 2021
- Les privilèges de l'anglosphère
Au Québec, les universités anglaises sont favorisées
Les universités québécoises tirent des revenus de multiples sources. Par ordre d’importance, il s’agit, en moyenne et pour l’ensemble du réseau : 1) du gouvernement québécois (49,9 % des revenus totaux), 2) d’Ottawa (20,9 %), 3) de droits de scolarité payés par les étudiants québécois, canadiens non résidents du Québec et internationaux (16,4 %) et 4) d’autres sources (12,9 % dons, fondations, secteur privé, etc.)1. Dans l’ensemble, le gouvernement du Québec fournit la moitié des fonds globaux des universités québécoises.
- Philippe Lorange
- Septembre 2021
- Compte rendu de Septembre 2021
Dany Laferrière. Petit traité sur le racisme
Dany Laferrière
Petit traité sur le racisme, Boréal, 2021, 213 pages
Dans la foulée des débats sur le racisme et l’antiracisme qui prennent beaucoup d’ampleur depuis un an avec la mort tragique de George Floyd, à Minneapolis, l’académicien Dany Laferrière a publié un petit traité sur le racisme pour donner sa parole sur le sujet. Dès le départ, l’écrivain a la vertu de dissiper les confusions multiples en affirmant vouloir circonscrire l’objet de sa réflexion au seul racisme « qui se pratique aux États-Unis contre les Noirs américains » (p. 9). Le lecteur peut donc être soulagé d’apprendre que l’auteur ne confond pas l’ensemble des « Blancs » d’Occident aux crimes qui se commettent aux États-Unis et ne se lance pas dans des séances de Québec bashing. Étranger au wokisme, il n’écrit pas « blanc » avec un petit b à côté du « Noir » avec un grand N pour « renverser les rapports maître-esclaves ». Laferrière n’est pas non plus un extrémiste qui bannit le mot « nègre » en toute circonstance, lui qui l’utilise sans gêne lorsqu’il le trouve nécessaire.
- Richard Desjardins
- Septembre 2021
- Compte rendu de Septembre 2021
Roromme Chantal. Comment la Chine conquiert le monde. Le rôle du pouvoir symbolique
Roromme Chantal
Comment la Chine conquiert le monde. Le rôle du pouvoir symbolique, Les Presses de l’Université de Montréal, 2020, 427 pages
La situation internationale présente une multiplicité d’images qui amplifie l’impression que le monde est à la dérive. Les tensions mises à jour par l’élection de Donald Trump en novembre 2016 n’étaient qu’un début. Que ce soit la crise migratoire qui affectait l’Europe avec l’arrivée d’embarcations en provenance de l’Afrique ou les États-Unis avec les migrants en provenance de l’Amérique centrale, les critiques de Trump vis-à-vis de l’Europe quant à sa contribution à l’OTAN, ou encore ses attaques contre la Chine en matière de commerce, tous ces évènements et bien d’autres encore représentent des symptômes d’un malaise profond dans les populations du globe. La crise de la pandémie n’a fait que mettre un couvercle sur le tout, le temps que les gouvernements puissent éliminer cette menace qui affecte chaque individu directement. Mais il y a fort à parier que les tensions vont reprendre aussitôt que la menace du COVID se sera résorbée.
- André Joyal
- Septembre 2021
- Compte rendu de Septembre 2021
Marco Micone. On ne naît pas Québécois, on le devient
Marco Micone
On ne naît pas Québécois, on le devient, Del Busso éditeur, 2021, 129 pages
Marco Micone est sûrement familier à la majorité des lecteurs de L’Action nationale, pour autant qu’ils lisent Le Devoir ou s’ils ont milité pour le Parti québécois des belles années. Cet érudit – qui n’ignore pas l’auteure du Deuxième sexe –, s’en est inspiré pour le titre de son ouvrage. Qu’on en juge : « On ne naît pas Québécois, on le devient. Contrairement à ce que pense la droite identitaire [sic], il n’y a pas d’identité innée et immuable. L’identité est une construction historique et sociale […] C’est en vivant au Québec qu’on devient québécois » (p. 83). Le ton est donné dès les premières pages où il s’en prend aux « identitaires de droite » (se reconnaîtront-ils ?) pour leur discours anti-immigrants. S’affichant comme défenseur de la justice sociale, il affirme faire partie de cette génération qui a remis en question une société aux couleurs sépia et aux accents groulxiens [resic] (p. 16). Arrivé d’une Italie incapable de bien faire vivre ses enfants au milieu des années cinquante, il ne pourra, comme hélas beaucoup de ses congénères, se voir admis au sein d’une école publique francophone. Il en résultera, on le comprend, une plaie qui tardera à se cicatriser. C’est donc à McGill que Marco Micone étudiera la littérature québécoise.