- Léonce Naud
- Avril 2017
- Odeur de pétrole sur la capitale
Québec et ses rives coloniales
Durant la plus grande partie de son histoire, Québec a été une ville coloniale. Sur son littoral, elle le demeure aujourd’hui.
Lors de la fondation de Québec par Samuel de Champlain, les nouveaux arrivants prirent le contrôle du fleuve et déplacèrent les autochtones vers l’intérieur des terres. La Conquête britannique en fit autant avec les Français et les Canadiens, mettant fin à leur présence dominante sur le Saint-Laurent et ses affluents. Ce n’est pas sans raison que le journal Boston Globe qualifia la prise de Québec de « chute de la Carthage d’Amérique ». Tout comme celui de la grande cité punique, l’empire de la Nouvelle-France avait été un empire de l’eau. Le géographe Luc Bureau a résumé de façon lapidaire ce virage radical survenu lors de la Conquête : « La hache et la faucille chassent la rame et le fusil, la charrue se substitue au canot d’écorce ». Tout est dit. On touche ici à la cause fondamentale de l’éloignement général des Québécois par rapport au fleuve Saint-Laurent.