Octobre 2016

Vol. CVI, no 8

L’État succursale (extrait en primeur)

Que se passe-t-il quand un peuple abandonne un après l’autre les leviers qu’il s’est donnés pour se gouverner ? Quand ses dirigeants délèguent une part toujours plus grande de leurs pouvoirs à des entités « indépendantes » et aux « experts » ? Quand les réponses données aux questions les plus fondamentales sortent tout droit du bréviaire d’un libéralisme sans frontières qui perdure malgré les crises ?

L’État devient une succursale, un relais de la gérance mondialisée dont la responsabilité se limite à faciliter la circulation du capital financier et humain, quitte à léser ses citoyens et à écraser la démocratie.

Le problème de la démission du politique est universel, mais la situation géographique, culturelle et constitutionnelle du Québec lui fait prendre ici une tournure très particulière, qui n’a jamais été examinée d’aussi près que dans le présent ouvrage, un vibrant plaidoyer pour l’action collective.

Bureau d’aménagement de l’est du Québec: questionner les possibles

Note critique de
Bruno Jean (sous la direction de)
Le BAEQ revisité, Québec, Presses de l’Université Laval, 2016, 215 pages

À quelque chose malheur est bon ! C’est ainsi qu’on pourrait résumer la thèse de fond et l’esprit général de l’ouvrage Le BAEQ revisité. Le malheur étant moins que l’exercice de planification ait eu lieu que ce qu’il a soulevé soit resté inabouti. L’héritage du premier et plus vaste exercice de planification régionale que le Québec ait jamais entrepris reste trouble. Une littérature abondante a déjà tenté d’en prendre la mesure, mais, comme le remarque fort justement Bruno Jean qui dirige l’ouvrage, les travaux scientifiques ont surtout porté sur la période post-BAEQ et sur les réactions qu’il a soulevées et beaucoup moins sur le rapport lui-même et sur les travaux qui l’ont rendu possible. À cet égard l’ouvrage, qui prend prétexte du cinquantième anniversaire du dépôt du rapport, trouve une pertinence qui va bien au-delà de la simple commémoration.

Lire la suite : ...

Christian Saint-Germain. Le mal du Québec

Christian Saint-Germain
Le mal du Québec. Désir de disparaître et passion de l’ignorance, Montréal, Éditions Liber, 2016, 144 pages

Le mal du Québec. À la lecture de ce titre, un verdict semble être tombé sur l’avenir de La Belle Province. L’auteur indépendantiste, philosophe et essayiste-provocateur Christian Saint-Germain ne nous a pas habitué à des essais politiques très convenus et « bon enfant ». Son essai précédent, un brillantissime pamphlet intitulé L’avenir du bluff québécois : la chute d’un peuple hors de l’histoire, tirait littéralement sur tout ce qui bougeait alors au sein de l’incarnation politique du mouvement indépendantiste. C’est donc avec une certaine hâte, dans le contexte d’une course au leadership pour le moins décevante, que j’ai empoigné Le mal du Québec : désir de disparaître et passion de l’ignorance.

Lire la suite : ...

Victor Teboul. Libérons-nous de la mentalité d’assiégé

Victor Teboul
Libérons-nous de la mentalité d’assiégé, Accent grave, 2014, 155 pages

Comme il l’affirme dès l’introduction, Victor Teboul en a contre la mentalité d’assiégé de « certains groupes ethnoculturels gagnés au multiculturalisme canadien, dont les médias de langue anglaise ne cessent de faire la promotion ».

« Comment dans ces conditions s’identifier aux luttes démocratiques des Québécois en faveur d’une société laïque et égalitaire, et ne pas se sentir assiégés ? » s’interroge-t-il. Selon lui, leur méconnaissance du Québec empêche ces groupes de s’y identifier. Tout cela, Victor Teboul le pense depuis longtemps, au moins depuis l’affaire Michaud, mais c’est le débat sur la Charte des valeurs qui l’a décidé à rassembler ses écrits dans un essai percutant.

Lire la suite : ...

Yvan Lamonde et al. Les intellectuel.les au Québec

Yvan Lamonde, Marie-Andrée Bergeron, Michel Lacroix, Jonathan Livernois
Les intellectuel.les au Québec, Del Busso Éditeur, 2015, 158 pages

Voilà un ouvrage au sujet passionnant : l’histoire des intellectuels québécois. J’étais d’autant plus en confiance qu’il avait été écrit par quatre professeurs d’université. Contrairement à d’habitude, ils ne l’ont pas écrit en se divisant les chapitres selon leur spécialité. Ils l’ont écrit comme un seul homme ; à quatre mains. J’appréciais aussi leur volonté de laisser une place de choix aux intellectuelles. Bref, j’étais enchanté. Mon indécrottable naïveté finira par me terrasser. Ce compte-rendu aurait pu être fort simple : cet ouvrage est à ce point décousu et mal écrit qu’il est pratiquement illisible. Comme le fond de cet ouvrage m’était inaccessible, si tant est qu’il existe, j’ai dû me contenter d’en critiquer la forme. 

Lire la suite : ...

Sous-catégories

Collections numériques (1917-2013)

action couv 1933Bibliothèque et Archives nationales du Québec a numérisé tous les numéros de L'Action française et de L'Action nationale depuis 1917.

Vous pouvez utilisez cet outil de recherche qui vous permettra — si vous cliquez sur « préciser la rechercher » — de ne chercher que dans L'Action nationale ou dans L'Action française.

Mémoires présentés récemment