Après une décennie de silence, et ce au moins depuis le rapport Pelletier publié en 2001, la question constitutionnelle au Québec est brièvement redevenue d’actualité cette année. Philippe Couillard, nouvellement élu à la tête du gouvernement du Québec, a signifié plus tôt cette année qu’il entendait signer la constitution canadienne d’ici 2017, année du 150e anniversaire de la Confédération canadienne. En réaction aux propos de Couillard, Pauline Marois, alors première ministre du Québec et chef du Parti québécois, disait qu’il vaudrait mieux que la constitution canadienne intègre minimalement la notion des deux peuples fondateurs, ou à tout le moins, une forme de statut particulier pour le Québec, si tant est que ce dernier entende signer la constitution.
Or, force est de le reconnaître : la notion des deux peuples fondateurs, ou encore des deux nations fondatrices du Canada, l’une française, l’autre britannique, laisse à plusieurs un arrière-goût d’anachronie. Que ce soit dans les départements de sciences sociales, dans les politiques québécoises d’intégrations des immigrants, ou tout simplement dans ce que l’on peut situer comme relevant du politiquement correct ambiant, défendre la notion des deux peuples fondateurs n’est pas chose aisée, quand on ne la considère pas comme carrément dépassée. On arguera çà et là que le Québec et le Canada sont des sociétés plurielles, ou encore qu’une telle notion évacue la place des premières nations dans l’aventure canadienne.
Lire la suite : ...