Numéros publiés en 2014

Jalons pour la lutte idéologique au Québec

Vous tournez à gauche sur la rue Châteauguay. Puis vous bifurquez sur la rue Monseigneur-Plessis et arrivez rapidement à votre école. Pendant des années, matin, midi et soir, vous parcourez ces rues sans savoir ce qui se cache sous les noms qui les désignent. Plus tard, vous le saurez. Vous apprendrez quel rôle ont joué certains de ceux qu’on appelait autrefois des « Canadiens », c’est-à-dire les descendants des Français établis dans la vallée du Saint-Laurent. « Châteauguay » célèbre une victoire remportée par des miliciens canadiens lors d’une guerre menée par leurs maîtres britanniques, tandis que la rue Monseigneur-Plessis est ainsi nommée en l’honneur de cet évêque de Québec qui soutenait le pouvoir en place à la même époque (Lacoursière 1997 : 158-162). Ces miliciens et cet évêque méritent-ils vraiment que nous leur rendions hommage ? Ceux qui ont toute autorité sur la toponymie le croient. Quant aux passants, voient-ils dans ces noms de rue autre chose qu’une manière commode de s’orienter ?

La toponymie n’est pas le seul moyen que les dirigeants politiques utilisent pour rendre hommage à ceux dont l’action doit servir d’exemple pour leurs concitoyens. Au cœur de nos villes, les monuments commémoratifs sont encore plus puissants de ce point de vue (Gaudreault 2010a et 2013). Dans le cadre de la lutte idéologique qui accompagne leur mouvement de libération nationale, les indépendantistes québécois ont tout intérêt à actionner ce puissant levier que constitue le combat contre la toponymie et les monuments commémoratifs au service de l’idéologie régnante.

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Un Québécois à Colombey

Fin mai début juin, j’ai passé une douzaine de jours à Paris. L’effondrement électoral des souverainistes le 7 avril m’avait abattu. Normalement, je vais bien, et si je n’aime franchement pas le monde dans lequel je vis, comme bien des hommes confessant un penchant antimoderne, je demeure sans trop savoir pourquoi, serein devant l’existence. Je suis d’un naturel joyeux. Du déjeuner au diner au souper, n’y a-t-il pas trois raisons par jour de se réjouir ? Pour peu qu’on mange, pour peu qu’on boive, la vie est belle, surtout si on a des amis pour en jouir avec soi. Mais cette fois, rien n’y faisait. Je me suis senti blessé au cœur. J’avais beau fanfaronner sur les plateaux télé, en disant qu’une bataille perdue n’est pas une guerre perdue, je savais au fond de moi que c’était bien plus grave. Je suis de ceux qui ressentent intimement, presque charnellement, l’appartenance au corps politique, qui se sentent les héritiers et surtout, les porteurs de la patrie, et si je crains de faiblir et de ne plus lui être utile, jamais il ne me vient à l’esprit que je pourrais me passer d’elle. Mais que se passerait-il si elle entrait dans une décadence irrémédiable ?

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La modernisation de l’Islam. Boualem Sansal et Mahmoud Hussein


Le monde arabe est en feu : La Syrie, l’Irak, le Liban, la Palestine, l’Égypte, la Lybie sont autant de champs de batailles plus ou moins larvées. À la source de cet embrasement, on trouve de multiples facteurs, mais de nombreux spécialistes de la question arabe sont d’accord pour dire que la cause principale du malaise arabo-musulman est la difficulté que connaît l’islam pour accéder à la modernité. L’on peut même se poser la question : cette religion est-elle compatible avec la modernité et si oui, à quel genre de modernité ? La majorité des spécialistes est également d’accord pour admettre que la condition sine qua non de cette accession à la modernité passe par une réforme des textes coraniques. C’est le thème central des essais de Boualem Sansal et de Mahmoud Hussein dont il est mention ici. Sansal aborde cette question d’une manière plus politique en survolant un monde arabe dans lequel l’islamisme s’est implanté et a empêché tout débat réformiste. Hussein, quant à lui, a cherché à l’intérieur même du Coran des versets prouvant que l’islam peut évoluer et s’adapter de ce fait au contexte moderne. Ces deux auteurs représentent des penseurs réformateurs au cœur du monde musulman, penseurs auxquels on reproche trop souvent leur silence. Il est bon d’écouter ce qu’ils ont à dire.

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Justin Trudeau. Terrain d’entente

Justin Trudeau
Terrain d’entente, Éditions La Presse, 2014, 375 pages

Il semble qu’un politicien peut publier son autobiographie, à l’aube de la quarantaine, après seulement 6 ans de service comme député. Il est cependant légitime de se questionner sur le contenu de ces 373 pages, et surtout sur l’intérêt de les traverser. Dans ce livre sur sa vie, Justin Trudeau tente l’expérience, avec le but avoué de dévoiler au lecteur les divers événements qui ont fait de lui l’homme qu’il est. De l’innocence de l’enfance à la chefferie du Parti libéral de Canada.

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action couv 1933Bibliothèque et Archives nationales du Québec a numérisé tous les numéros de L'Action française et de L'Action nationale depuis 1917.

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